Mon rapport à l'Opéra
Je me souviens de ces soirées aixoises où, figurante dans La flûte enchantée de W.A. Mozart au Théâtre de l'Archevêché, je n'étais qu'émotion à l'écoute des voix de Pamina, Pamino, de la Reine de la Nuit, de Papagena et Papageno… Les chœurs me transportaient.
En coulisse, attendant ma prochaine entrée, ou sur scène, figurant quelque buisson de roses, je n'étais qu'avec la musique, j'étais musique.
Je ne regardais pas, j'écoutais. Plus, j'entendais. Entendre plus qu'écouter, représente un juste rapport à l'instant présent, cet instant dont G. Bachelard nous dit qu'il est "la seule réalité du temps". Le temps émotionnel.