De la nécessité de se mettre en action…
Lorsque j’ai commencé à enseigner la danse, j’étais encore dans la danse classique puis dans une danse proche du modern-jazz , donc dans la transmission de plusieurs techniques. Au moment où j’ai quitté Aix en 1980, je commençais mes premiers ateliers dans les écoles. Je n’avais pas les moyens à l’époque d’entrevoir l’idée de « projets », c'est-à-dire de saisir comment on invite les enfants à établir un projet créatif. Le concept « danse à l’école » n’existait pas encore. Plus tard, ma rencontre avec Marcelle Bonjour et les enjeux qu’elle a formulés m’ont permis de comprendre comme essentielles ces notions de projet et de moyens que l’on donne aux enfants pour se réaliser. Je me rends compte comment la scolarité peut être étouffante sans la liberté que peut apporter la danse à l’école à partir de ces notions sensibles d’ouverture, de réceptivité, de créativité. Avec non pas comme état d’esprit d’essayer de faire bien mais bien celui de chercher à se réaliser . Comment aussi l’enseignant se doit de ne surtout pas s’enfermer dans sa seule pratique, mais doit chercher à la renvoyer à d’autres pratiques scolaires.
Etant moi-même d’une autre génération et presque autodidacte, je n’ai pas bénéficié de cette forme d’apprentissage.
J’ai (mal) appris la danse classique.. Je n’ai pas aimé l’école. Je n’aimais que danser dès l’âge de cinq ans. Je n’ai pas aimé apprendre, mais j’ai toujours cherché à comprendre toute seule, à avoir des déclics. Ma technique, je l’ai apprise et formulée en voulant faire comprendre aux autres comment je dansais. Et j’aime cette relation ; je remercie ceux qui sont disponibles et me renvoient ce que je leur apporte dans les ateliers.