"(...) La résistance au crescendo est encore plus évidente. Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh-Thanh-Loan n’effectuent aucun déplacement dans l’espace, comme s’ils étaient rivés au sol.
A partir de là, ils développent une danse qui pèse de tout son poids, pour ne pas se laisser embarquer contre son gré dans un balancement jubilatoire. Tels des statues, ils ne livrent que les lignes de tension qui décident de la forme. Pas d’enlacement pour se tenir debout à deux, simplement une idée fixe et une incroyable résistance à l’appel du mouvement. Cela n’est évidemment pas qu’une intention formelle, mais aussi une réponse poétique de la danse aux sollicitations multiples de notre société de la vitesse, une résistance aux embrigadements de toute sorte, une invite à tenir bon là où on est." (...)
Marie Christine Vernay
Duboc trois boléros hors du cercle
Libération mars 1996