NOUS JOUONS POUR VOUS CE SOIR, MAIS N’OUBLIEZ PAS
QUE NOUS SOMMES TOUJOURS EN LUTTE
C’est par ces mots que certains des artistes intermittents du spectacle ont décidé depuis la rentrée de continuer d’affirmer leur désaccord avec le protocole.
Ainsi donc, après avoir pour la plupart annulé leur participation aux festivals d’été, accompagné des techniciens intermittents du spectacle et relayé bien souvent par les programmateurs eux-mêmes, les artistes redisent en ce début de saison leur inquiétude face à la disparition annoncée d’une partie de la profession.
Les danseurs de Contre Jour, en accord avec Christopher Crimes, directeur de La Filature Scène Nationale et Odile Duboc, ont choisi lors des trois représentations de Projet de la Matière et trois boléros les 25, 26 et 28 septembre à Mulhouse d’inscrire sur le rideau d’avant scène ces mêmes mots avant chacun des spectacles.
A la fin des représentations, le noir venu et après les premiers applaudissements, seule une voix est intervenue pour annoncer :
Mesdames, messieurs, si nous ne saluons pas ce soir, c’est pour marquer symboliquement notre disparition .
Réelle frustration, voire violence pour le public, ce dernier acte s’est avéré pourtant de la plus grande justesse face à la gravité de la situation.
L’annonce se poursuivait ainsi : …Nous sommes créateurs, interprètes, techniciens. Le nouveau protocole d’accord d’assurance chômage des annexes 8 et 10 signe pour beaucoup la fin de la possibilité d’exercer leur métier. Mais au delà du problème de l’intermittence, ce protocole d’accord et la façon dont il a été mis en place nous paraît symptomatique d’un projet de société. Nous allons vers la fin du bien commun et la disparition du service public.
Seront touchés, le transport, la culture, la santé, l’éducation, etc….
Cela nous concerne tous en tant que citoyens. Merci de votre écoute.