…Que de belles choses pourtant dans l’écriture d’Odile Duboc,
chorégraphe tout en pudeur, en élégance discrète, en amour du mouvement ; au style à ce point raffiné que, parmi les diverses familles de la danse française, on la classera évidemment aux côtés d’un Dominique Bagouet. Chez elle, jamais d’effets faciles, mais un art qui semble procéder de la litote, où la chorégraphe se dessine en petites touches colorées, à l’image de la peinture chez les fauves. Pas de grands développements non plus, mais ce goût ici immodéré de la rupture qui a pour défaut majeur d’égarer l’attention. Il y a aussi chez Odile Duboc quelque chose de l’apparente désinvolture de Trisha Brown, un air de ne pas y toucher, tout en virevoltes, en légèreté grave, qui au détour sait soudain livrer des merveilles. …
Raphaël de Gubernatis
Le nouvel Observateur, avril 1995