MUSICALITE
Si, de manière générale, Odile Duboc conçoit ses chorégraphies sans utiliser de support musical (la bande son vient seulement après), c’est qu’elle vit sa danse musicalement. La danse dubocienne sécrète en effet sa propre nourriture musicale : une musique organique, faite de lignes respiratoires, de points d’apnée qui à eux seuls définissent le rythme et la musicalité du mouvement. Cette musique intérieure est reprise et modulée par chaque danseur. Les trajectoires forment alors autant de lignes mélodiques qui participent à la composition de la pièce : conçues comme des partitions multi-vocales, les chorégraphies d’Odile Duboc accordent à chaque source - de son, de lumière ou de mouvement -, la valeur d’une voix. C’est la réunion de toutes ces voix qui confère à l’ensemble son équilibre et sa plénitude.
Philippe Le Moal